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22 décembre 2022 4 22 /12 /décembre /2022 00:26

Le centre historique de Romans est attrayant par son patrimoine, ses belles pierres sculptées, mais, cette fois c’est une visite axée sur les jolies vitrines, les locaux naguère abandonnés qui brillent de nouveau, qui nous est proposée. Elle part de la boutique de Sylvain Estran, située au 21 rue Mathieu-de-la-Drôme. Issu d’une famille romanaise, ce créateur de robes, essentiellement de mariées, après des séjours à Londres et Paris, s’est décidé au moment du Covid à revenir au pays de son père.  Il juge l’endroit idéal pour sa qualité de vie, l’agrément du quartier historique, pour les facilités données par la Ville à acquérir un local commercial avec un loyer raisonnable et l’aide obtenue pour ses démarches. Il s’est créé un petit réseau grâce à Instagram et envisage de proposer l’e-learning à des personnes qui n’ont pas beaucoup de temps. Les locaux sont agréables et les robes sont belles, faites sur mesure, originales grâce à une création personnalisée. Trois rendez-vous suffisent. Parfois le couturier se déplace au domicile du client. Il s’approvisionne en tissu dans la Loire et en Italie. Il dit avoir connu la belle époque du centre de Romans, puis sa chute, et, depuis quelques années, son renouveau.    

Au cœur du sujet

La genèse du projet par Mme le Maire

M-H Thoraval vient de recevoir à Paris, en marge du Salon des Maires de novembre dernier, au nom de la ville de Romans, le Prix « Ma ville, Mon artisan » et elle recueille les félicitations de Frédéric Régnier, président de la CMA Drôme (Chambre des Métiers et de l’Artisanat). Ce prix est décerné nationalement par les CMA en partenariat avec Médicis (mutuelle retraite). Et, selon F. Régnier, il est bien mérité car le nombre des entreprises artisanales a progressé à Romans de 22% entre 2018 et 2022. (L’image en est valorisée lors de Journées Européennes des Métiers d’Art.)

Mme Thoraval rappelle que depuis 2018 le dispositif Shop in Romans jalonne le centre historique. Au départ, pour tester la fiabilité du projet, on a monté une opération de boutiques éphémères d’artisanat d’art. Et on en a constaté le succès par un flux accru de fréquentation de la Côte Jacquemart et de la rue Mathieu-de-la-Drôme. À partir de là, il a fallu convaincre chaque propriétaire d’investir pour rendre les locaux adaptés à la location, avec, en contrepartie l’assurance d’un bail (commerce : 2 ans ; artisanat : 3 ans). Ensuite, la Ville lance un appel à projet très exigeant pour l’artisanat d’art, opère une sélection et fournit une aide pour le loyer. Dès lors, on vient dans le centre historique visiter en quelque sorte ces cabinets de curiosités où vivre une expérience, une émotion. Au terme du bail, l’artisan garde le local ou bien reçoit une aide pour trouver plus grand. Selon l’estimation de Mme le Maire, l’investissement qui est fait en parallèle pour le patrimoine fait bénéficier les commerçants d’un retour 30 fois supérieur.

On dénombre 18 artisans installés, 13 locaux rénovés (700 m2), 15 artisans sortis du dispositif sont restés sur place, et 3 ont émigré ailleurs à Romans.

M-H Thoraval indique que quatre personnes des services municipaux travaillent au projet ; que le lien entre artisanat et centre-ville est synonyme d’efficacité et de simplification administrative ; que les 20 000 € investis par la Ville sont une « somme dérisoire » par rapport au prix d’une campagne de communication ; que les boutiques installées ou déplacées dans la ville créent de l’emploi (3 sont en cours d’installation avec des projets très qualificatifs) ; que le taux de vacance commerciale a été divisé par 2 (il devient difficile de trouver un local vide) ; que la clé du succès a été le positionnement à un haut niveau d’exigences dès le départ de l’action.

Petit périple en centre-ville

Il suffit de traverser la rue pour trouver la lumière et l’élégance, chez Margaux Morel

(Graines de couleur), où l’on découvrira les bijoux Janoé, d’inspiration nature (Margaux a travaillé dans les parcs animaliers), faits avec des chutes de cuir recyclées ainsi qu’un atelier d’art (aquarelle) destiné aux adultes.

Place Fontaine Couverte, la Ville a racheté des locaux en rez-de-chaussée destinés à accueillir un hôtel d’art avec des cours dans les disciplines artistiques pour adultes et jeunes, censé drainer une clientèle nouvelle. Une brocante sera ouverte en janvier au bas de la Côte Jacquemart et au 13 de cette même rue, on visitera l’atelier de restauration de meubles de Myriam Delétoile  

  intitulé : « La Confidente ». Oui, vous connaissez. Ces petits canapés circulaires style Second Empire et genre film d'espionnage où les deux convives se tournent le dos. Eh bien Myriam Delétoile, lauréate de l’appel à projet, ancienne membre des compagnons du devoir ayant travaillé pour de grandes marques comme Channel ou Hermès, les restaure, ainsi que plein d’autre mobilier de prestige.

Plus haut dans la Côte, on revisitera l’Artisanoscope qui héberge trois artisans à demeure et une vingtaine d’exposants ;

Dominique Fave y présente  ses créations textiles.

La bijouterie  La jolie Française  est tenue par Bénédicte Guichard

qui taille, entre autres, des roches brutes rapportées du Vercors. Elle travaille sur mesure et à la commande sur l’acier inoxydable, l’argent, et vante un savoir-faire  français tout à fait original. Satisfaite de son installation, elle profite depuis deux ans de locaux appropriés dans une bonne ambiance entre commerçants.

Un peu plus haut encore dans la Côte, Lili Blachon

vient d’installer son enseigne de vente de vêtements d’occasion et d’accessoires (écharpe, chapeaux, et aussi chemises) intitulée : Ghost Town. Elle propose un petit stock neuf en matières naturelles et pourvu de pièces rares de collection.

La période est propice. Où peut-on trouver mieux pour sortir des chemins battus de la grande distribution ?

Claude Ferrieux

 

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