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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 12:05

Danses et mélodies de duduk et kanoun

Le dépaysement était total. Une brise légère, venue de l’est, avait poussé ses accents caucasiens jusqu’à la salle de Cordeliers. Relayée par les mélodies des duduks, les cordes des kanouns et leurs sonorités orientales. Et les costumes, les danses, transportaient le spectateur au loin, vers ce petit pays qu’est l’Arménie, au-delà des confins de l’Europe, si cher à beaucoup de Romanais et de Valentinois. Mais c’était un spectacle mixte, franco-arménien, puisque composé des prestations de groupes de danses et d’orchestres issus de la ville de Vardenis, jumelée avec Romans (avec l'orchestre traditionnel et le groupe de danse Sassoun) et de Valence (groupe de danse Ara et Anahit et élèves de duduk du Conservatoire).

On fêtait les dix années des échanges entre villes drômoises et arméniennes, et aussi celles de l 'Académie franco-arménienne de Valence qui œuvre pour deux disciplines : la danse et la musique. Elle inclut une classe du Conservatoire de VR Agglo où  l'on étudie un instrument bien particulier : le duduk, sorte de haut-bois à double anche. Ouvert à tous, ce cours comprend 25 élèves. C'est un instrument typiquement arménien qui peut être joué en solo ou au sein d'un orchestre pour tout type de musique. On devait entendre également, lors du spectacle, le son du kanoun, instrument similaire à une cythare, lui aussi originaire du Caucase.

La présentation du spectacle

Elle était bilingue et rappelait l’historique des échanges et de la création de l’Académie, ainsi que la participation de certains de ses jeunes élèves à des concerts en Arménie.

L’adjointe au maire de Vardenis soulignait l'importance de ces échanges, remettait une médaille et un tableau créé par les élèves de l'école d'art d'Erevan aux représentants du maire de Romans et au directeur de l’Académie valentinoise Taron Karapetian.

Au nom de la municipalité romanaise, s’exprimaient les conseillers municipaux : Kristofer Banc révélait sa culture philosophique en citant Platon : « la musique donne une âme à nos cœurs » (les théories du philosophe antique ont aussi inspiré la Renaissance italienne) ; puis affirmait que cette manifestation n’était que le début d'une nouvelle aventure des échanges qui représentent la démocratie par la culture ;  et Philippine Gault rappelait la complexité de l’organisation et constatait que l’Arménie est une terre riche de talents musicaux. Ensuite, survenait le cadeau romanais en phase avec les  nourritures terrestres puisque constitué par du vin.

Le concert

Il débutait avec les duduks valentinois dont le son plutôt aigu se prolonge par un vibrato étonnant et mélodieux. Puis apparaissaient les kanouns, eux aussi accompagnés d'une percussion manuelle prédominante, d'un duduk et d'une sorte de violoncelle, qui provoquaient un dépaysement total, non sans parenté avec ces bandes sonores de films qui se déroulent en Orient. Une musique arménienne saisissante, spectaculaire, par ses rythmes et ses sonorités, qui peut, cependant, paraître un peu lancinante à la longue. En tout cas, les jeunes musiciens maîtrisent parfaitement la technique. Ensuite, les danses rythmées donnaient élan et vigueur à ce spectacle.

La manifestation avait aussi un but humanitaire puisque la recette issue du prix modique de l'entrée sera consacrée à l'aide aux populations sinistrées de l'Est-arménien.

Claude Ferrieux

 

 

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