Le souci du détail
En cours de restauration (de juin à fin février 2021), la tour Jacquemart va retrouver bientôt son aspect originel. C’est-à-dire (en plus du remplacement des blocs de molasse et de tuf dégradés), se trouver coiffée d’une couverture présentant la brillance du fer blanc. En effet l’entreprise Beaufils, de Saint-Etienne, s’emploie à un patient travail d’étamage sur les plaques de cuivre qui serviront de toiture. C’est ainsi que l’on procédait au Moyen-âge.
La démonstration
Elle a eu lieu sous un abri de fortune au pied de la tour, mais l’essentiel du travail est réalisé dans les ateliers stéphanois de l’entreprise. On a choisi l’étamage sur cuivre, contrairement à la technique moyenâgeuse où on étamait sur des plaques d’acier (fer blanc). Le résultat visuel sera identique, la toiture aura le même aspect brillant à la lumière et au soleil. Mais le cuivre étamé est un matériau plus malléable, plus étirable que le fer blanc. Et la toiture sera durable, moins sujette à la rouille, pour plus d’un siècle si elle n’est pas victime d’aléas climatiques.
La technique
Sur une plaque de cuivre préalablement décapée, on fait fondre au chalumeau le bâton d’étain (20 % de plomb) de façon à disséminer des gouttes de l’alliage sur la plaque. Ensuite on chauffe fortement cette zone parsemée d’étain et avec des chiffons on étend le métal sur toute la surface de la plaque. C’est un travail de patience, il faut compter deux heures pour une plaque de cuivre longue de 12 m. L’épaisseur finale est inférieure à 1 mm, mais c’est 1,5 tonne de cuivre étamé qui sera réparti sur les 145 m ² de la toiture.
Lors de la réfection de 1967, on avait cédé à la facilité en recouvrant la tour de plaques de zinc et de tuiles. Dans un souci d’authenticité, la Ville de Romans a fait un choix plus audacieux qui vise, au final, à accroître l’attrait de notre ville et qui va jusqu’à des particularités que l’on n’aurait pas imaginées.
Peu à peu, Romans s’embellit, Romans redore son image, Romans charme son visiteur.
Claude Ferrieux