Napoléon : le défi de trop, émission de France 3 programmée le 7 octobre 2014.
L'émission a été remarquable et passionnante. Elle a fait appel à d'éminents spécialistes, présenté des recherches d'archives originales. En tout point, un travail de grande qualité. Mais, à partir de documents français.
Plusieurs points historiques connus grâce aux publications des historiens locaux, en italien, à Portoferraio, dissipent certaines zones d'ombre.
Napoléon a-t-il toujours cru à un possible retour en France ?
Corse d'origine, appelé localement Prince de l’île d’Elbe (même si le titre d’Empereur figurait dans le traité), il était naturellement tourné vers l'Italie, qu'il voyait à l'horizon (tout comme son île natale, par beau temps).
Au début de son séjour à Portoferraio, Napoléon a reçu de nombreux émissaires italiens, et, à leur instigation, il a conçu des plans d'hypothétique alliance avec Naples (Caroline et Murat), et de création d'un État italien puissant et unifié, avec de grands ports (La Spezia, Venise)...etc. C'est lorsqu'il a eu des nouvelles encourageantes venues de France, qu'il a peu à peu changé de projet et fait le désespoir des patriotes italiens.
Quelle est l'importance des problèmes financiers dans son aventure ?
Après l'épuisement rapide de ses réserves, le « Principe Napoleone » eut recours à l'impôt (d'où le refroidissement de l'enthousiasme initial de la population), et aussi à l'apport des diamants de sa sœur Pauline. Début 1815, il était acculé au départ car son État courrait à la faillite, étant donné que Louis XVIII n'a jamais versé la rente prévue par le traité de paix.
L'EMPIRE EN VACANCES - la fiche de lecture numérique.
4.85 € Je suis descendu sur cette côte comme un touriste ordinaire. Sans doute par crainte de m'avouer à moi-même un romantisme un peu désuet, j'occultai le but réel de ma visite sous une ...
http://www.lettropolis.fr/Public/Olnitheque/Fiche.php?ID_Article=53&fiche=PP
Accueil >> A la une, Littérature >> Brumes corses
Une fois n’est pas coutume, je présente ici un livre publié sur internet, qui est me semble-t-il destiné à toute personne qui souhaiterait comprendre l’esprit des habitants d’une petite île qui étonne toujours le monde.
Orrsanto, le narrateur, se propose de faire visiter la Corse à un petit groupe de touristes italiens, obligés d’attendre à Bastia que leur yacht, objet d’un attentat, soit réparé. Voici le fil conducteur d’un roman mystérieux, qui interroge autant le lecteur qu’il ne le fascine. On pourrait tout d’abord croire que l’enquête la plus importante du récit concerne l’identité des quatre touristes italiens, ou se prétendant tels. Mais en fait c’est la personnalité ambivalente du jeune insulaire, détective privé qui se camoufle, qui constitue l’énigme, l’énigme de la corsitude.
Rien n’est plus insaisissable que ce concept. D’aucuns en effet, formant la grande masse, identifient la Corse à une île gorgée de soleil et propice aux jeux estivaux, tant de la séduction que des plaisirs divers. Venus chercher rayons uv et crème solaire, ils s’en satisfont à merveille et ne voient rien d’autre que la plage.
Mais la Corse est avant tout une montagne, c’est-à-dire par nature un lieu inaccessible, où la rareté des récoltes et la dureté du climat créent des personnalités fortes, souvent austères. Ici, l’esprit n’est pas aux mollesses du farniente et au culte du bronzage. Le soleil est un ennemi héréditaire, dont on se protège, et la mer apporte depuis des millénaires les étrangers et les pillards. Connaisseur de la culture insulaire, Claude Ferrieux a donc déroulé son récit, justement intitulé Brumes corses, dans un monde où les limites se dissolvent, où le regard se brouille, à la frange des deux mondes, la Corse de l’intérieur, le littoral des touristes. Il nous dévoile les deux principes de la culture traditionnelle, la spia, la surveillance constante des autres et de leurs gestes, et l’invidia, la jalousie de ce que les autres possèdent et le désir de se mesurer à eux pour les dominer. Si mon voisin a acquis un nouveau 4×4, je répliquerai en achetant un BMW Cheyenne.
Pour l’auteur, la caractéristique psychologique du Corse se définit par sa schizophrénie culturelle, le fait qu’il est toujours scindé entre l’homme urbain et le paesanu, le villageois. Orsanto découvre que ces deux cultures, l’occidentale et la traditionnelle, coexistent en lui à son insu et qu’elles le placent dans un inconfort permanent. Pour mieux faire comprendre au lecteur ce phénomène déstabilisant, Claude Ferrieux propose une scène étrange et emblématique au cours de laquelle, le jeune homme fait cuire des figatelli dans la cheminée au mois d’août. Comme si, une fois retourné au village, l’été n’existait plus, comme si les figatelli, que l’on mange traditionnellement en hiver devenaient soudain un plat de saison.
Avant que d’être un bon thriller psychologique, Brumes corses témoigne de la disjonction absolue des deux mondes, et propose en creux une explication de la violence insulaire, de ces accès de fureur qui saisissent par exemple le jeune homme lorsque ses hôtes Italiens semblent partager avec lui une culture méditerranéenne, une langue italique.
« Cet homme [un cafetier corse] a manifestement été surpris et flatté qu’un étranger comprenne notre langue, et je dois avouer que, bien que ce ne soit nullement une découverte pour moi, j’ai eu ce même réflexe.
Maintenant je commence à en éprouver au contraire un agacement croissant, viscéral, qui deviendrait même une réelle exaspération. Aussi ai-je tronqué la conversation en exigeant un peu rudement l’addition. »
Brumes corses décrit un continent encore inconnu de l’humanité, celui de la tolérance. Dans le sentiment d’hospitalité, surgissent en permanence de tels mouvements d’humeur, preuves que l’âme humaine est toujours partagée entre l’envie de faire plaisir à autrui et la crainte qu’il ne finisse par imposer ses propres règles. Ainsi, ce roman quasi-identitaire ouvre-t-il à une question universelle : que savons-nous de nos racines ? Ou plus exactement, pouvons-nous accepter d’avoir des racines communes avec d’autres peuples, alors que nous nous sentons si intrinsèquement uniques ? Il n’y a peut-être pas de réponse évidente, nous dit subtilement Claude Ferrieux.
Claude Ferrieux, Brumes corses (muffura corsa), éditions en ligne Lettropolis : http://www.lettropolis.fr/Public/Olnitheque/Fiche.php?ID_Article=48link
Interview de Claude Ferrieux, Meurtre à Romans
(Editions La Bouquinerie )
En quelques mots, comment présenteriez-vous votre roman ?
J’ai écrit une intrigue qui colle à la réalité de la ville de Romans. Ou du moins à ce que j’en connais. J’habite cette ville depuis une dizaine d’années et je m’y trouve bien car ses habitants ont su garder un certain art de vivre, fait de discrétion et courtoisie. Mais il faut se défier des apparences, il existe aussi une vie souterraine glauque et périlleuse. Elle apparaît dans l’ouvrage.
Quels en sont les personnages principaux ?
L’équipe d’officiers de police judiciaire, menée par le commandant Maryse Ancelin, qui n’est pas une inconnue pour mes lecteurs. Elle figurait en effet comme enquêteur en second dans mon précédent ouvrage : Commissaire Bourbonnais. Et l’héroïne, Fadimé, une jeune fille d’origine turque, qui a disparu. Tous ces personnages représentent la diversité de la cité, les communautés immigrées et les habitants de souche. L’enquête se déroule dans divers quartiers de la ville et des environs, auprès des amis de la jeune fille qui étudie au lycée du Dauphiné (que j’ai bien connu en tant que professeur).
Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire cet ouvrage ?
Le plaisir éprouvé à écrire mon précédent roman régional bâti sur une intrigue policière. Je ressens ce dernier ouvrage comme une écriture légère, de divertissement, si je la compare à celle des romans historiques que j’ai écrits auparavant, qui demandent des connaissances précises et une grande rigueur. Les années 70 de Commissaire Bourbonnais, je les ai connues, mais l’époque napoléonienne et le 19e s. (pour : Les derniers tisserands et L’Empire en vacances) nécessitaient pas mal de recherches, cependant, c’est surtout le Moyen-Âge qui m’a posé problème pour évoquer les Vêpres Siciliennes (Un Angevin dans la tourmente des Vêpres Siciliennes). Dans Meurtre à Romans, je suis dans mon univers familier (ou presque), je promène le lecteur avec la joie qui est la mienne au quotidien. La trame est parfois sombre, mais j’ai évité de m’attarder sur les détails morbides et la noirceur de l’affaire criminelle.
Qu'aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?
Mon ouvrage est local, mon héroïne romanaise d’adoption, partagée (comme moi) entre l’endroit où elle vit et les souvenirs de la région d’origine (le Bourbonnais, Vichy). J’aimerais que le lecteur adhère à cette esprit d’ouverture qui, je crois, est conforme à celui de la ville.
Association Forteresses : En quelques mots, comment présenteriez-vous votre roman ?
Cet ouvrage porte un regard qui se veut objectif sur les Vêpres Siciliennes : fait historique marquant, exalté par l'opéra de Giuseppe Verdi et le Risorgimento italien, mentionné avec une extrême discrétion par l'Histoire de France. La réalité cruelle des événements ternit l'image idéalisée qu'on a bien voulu en donner en Italie pour des raisons patriotiques.
Dans quels contextes géographiques et politiques s'inscrivent-ils ?
Au cours du XIIIe siècle, un jeune Angevin, instruit dans les Lettres (par un parent prêtre) et l'Art de l'escrime (forteresses de Brissac et Angers), forgeron-ferrant par nécessité à Brissac-Quincé, s'engage au service de Charles d'Anjou, frère du roi Louis IX, devenu comte de Provence et roi des Deux-Siciles. Provence (au moment de la restauration du château de Brignoles), royaume de Naples (forteresse de Melfi) et Sicile (palais arabo-normand de Palerme) seront les étapes dans le périple du héros.
Quels en sont les Personnages Principaux ?
Jehan, notre Angevin, deviendra aide de camp du vice-roi de Sicile. Mirella, une comtesse palermitaine, partage le destin de Jehan.
Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ces ouvrages ?
J'aime l'Histoire, en particulier celle de l'Italie que, par mon métier de professeur d'Italien, j'ai beaucoup étudiée. Je suis particulièrement intéressé par ses points de convergence avec l'Histoire de France.
Quels sont les écrivains et les œuvres qui ont le plus influencé votre travail ?
Sans aucun doute ma longue fréquentation de Dante Alighieri (1265-1321) et de la Divine Comédie. La trame de mon ouvrage atteint 1282.
Avez-vous des rituels d'écriture ? Lesquels ?
Oui, bien sûr : écrire le dimanche en fin d'après-midi avec un crayon à papier. C'est un souvenir de l'époque où je travaillais. En parallèle au manuscrit qui ne progresse que le dimanche, j'en conduis d'autres, plusieurs à la fois, selon des rythmes très divers.
Quels sont vos projets à venir ?
La période du Moyen-âge est très exigeante, pour ce qui est des recherches et de la traque à mener contre les anachronismes. J'ai travaillé plus sereinement sur le Premier Empire et le Second. Mes projets actuels concernent la seconde moitié du XXe siècle et un ouvrage historique agrémenté de récits réels ou romancés, sur ma région d'origine, le Bourbonnais.
Claude Ferrieux, une activité aux multiples facettes
Auteur édité, auto-éditeur, imprimeur et façonnier, auto-distributeur et colporteur de notre éditeur du Petit Pavé, je n’ai guère le temps de m’ennuyer dans les intervalles que me laissent l’écriture et la lecture.
Les satisfactions : les 130 titres vendus en 10 mois de mon dernier ouvrage « Commissaire Bourbonnais », s’ajoutant aux ventes de l’éditeur, me laissent espérer, à terme, un score global très honorable. J’ai bien couvert mon département d’origine, l’Allier, par des dépôts en maison de la presse et supermarchés indépendants. Activité qui déborde sur les départements limitrophes (Puy-de-Dôme, Cher, et même Indre, Nièvre). Je n’ai pas à me plaindre car, à une exception près, j’ai même accès aux principales librairies des villes importantes de ces départements.
Les difficultés : je suis bien triste et révolté, lorsque mes ouvrages (ou peut-être les vôtres), sont visibles à travers la vitrine d’une librairie fermée dont le propriétaire est parti sur un autre continent, et coincés définitivement. Ils finiront agglomérés au fonds du commerce et revendus, en dépit du fait qu’ils nous appartiennent (à l’éditeur ou à moi).
Mais je suis souvent tenace. Entêté. Récemment, j’ai poursuivi une libraire retirée en pleine campagne, qui me devait 11 euros 20. J’ai sans doute dépensé plus en gasoil, mais j’ai eu mon chèque…
Et puis il y a les satisfactions morales. Un petit cercle de fidèles qui me font l’amitié d’acheter tout ce que je publie, et quelques articles sympa dans la presse locale ou les revues régionales.