Nouvelle parution aux Editions du Petit Pavé
Chaque chapitre expose les principales données historiques, puis est suivi d'un récit et d'activités (un dossier en accès libre, en ligne, correspond à celui du livre).
Quelques extraits :
L’ALLIER GALLO-ROMAIN
Après la conquête de Jules César, en 52 avant Jésus-Christ, apparaît la civilisation gallo-romaine.
Les Gaulois s’adaptent, assimilent le mode de vie romain parfois avec une grande facilité et en peu d’années (villes), plus lentement sans doute dans les campagnes.
La vallée de l’Allier, qui a très probablement servi à la navigation et au transport des poteries arvernes, a toujours constitué un lieu de passage naturel du nord au sud. D’importantes voies romaines s’y croisaient : d’Augustodum, (Autun) ou Avaricum (Bourges) à Aquis Calidis (Vichy) et Augustonemetum (Clermont). D’autres itinéraires est-ouest (de Lugdunum –Lyon- vers Cantilia –Chantelle- et Aquae Nerii -Néris-les Bains-), la traversaient
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RÉCIT :Enfant gallo-romain à Vorocium (Vouroux, Varennes-sur-Allier)
Essayons d’imaginer la vie d’un jeune garçon né à Vorocium au premier ou deuxième siècle de notre ère. La civilisation gallo-romaine s’est développée sur la terrasse qui s’élève à dix mètres au-dessus du niveau du petit affluent du flumen Elaver (Allier). Si des constructions en bois subsistent dans la campagne, le centre du village est construit en bonnes et solides pierres calcaires du pays.
À la limite du coteau se trouve la maison de Caius. Celui-ci entre dans sa huitième année. Il vit heureux, oh, pas dans une demeure patricienne fermée autour de sonimpluvium (bassin recueillant l’eau de pluie), ni servi par des esclaves. Non, c’est plus simplement une petite construction insérée dans une ligne mitoyenne, comprenant une échoppe ouverte sur la grande voie romaine dont on dit qu’elle provient de cités prestigieuses (Augustodunum - Autun, Lutèce - Paris -), pour sinuer, mais c’est presque banal, jusqu’à Rome. Son père, dans des grandes jarres, des pots, et aussi sur un étal en bois, fait commerce de denrées alimentaires. À l’arrière, deux pièces sombres avec leur passage fermé d’une épaisse tenture. Mais il suffit de filer au bord du ruisseau pour s’éblouir aux éclats du soleil de midi ou laisser vaguer le regard, le soir, jusqu’aux verts profonds des collines qui barrent l’horizon.
Caius est d’origine gauloise. Mais il porte un prénom romain. Son père, stimulé par les résultats de son commerce, a de l’ambition pour son fils. Depuis l’automne dernier il paie chaque mois le magister ludi (maître d’école). Sous son autorité inflexible, Caius apprend à lire, écrire et compter. Il trace les lettres, écrit les mots avec le style, dans la cire de la tablette. Difficile exercice. Souvent le style glisse, dérape et le maître menace de la férule (baguette), appuyée à l’angle du mur. Alors l’enfant retourne le style et lisse la cire tant bien que mal à l’aide de l’embout en forme de spatule. Encore quelques efforts et le maître autorisera l’usage du calame (roseau taillé), que l’on trempe dans l’encre pour tracer les caractères sur le volumen (feuille de papyrus roulée).
Tablette et style Calame
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