Tel était le thème annoncé pour le spectacle de samedi au plein air des jardins du musée c’est-à-dire dans le cadre solennel de l’ancien couvent de la Visitation. Des étoiles, entendues au sens propre, il n’en manquait pas dans le ciel de cette soirée à la météo clémente. Mais, brillaient sur la scène les talentueuses sœurs Siranossian, Astrig (violoncelliste reconnue) et Chouchane (violoniste qui conduit également une carrière internationale). Elles allaient être accompagnées (lors des deux soirées) par : Emmanuel Rossfelder (guitare), Félicien Brut (accordéon), Edouard Macarez (contrebasse), Nathanaël Gouin (piano), pour un programme on ne peut plus éclectique allant de Paganini à Piazzolla, en passant par Georges Moustaki ou Georges Bizet.
Qu’il nous soit concédé de saluer l’introduction de cet instrument souvent considéré avec méfiance ou dédain, qu’est l’accordéon. (À noter qu’au pays de Verdi, on a conservé la tradition des accordéons à touches piano, ce qui permet à des musiciens, pianistes de formation, d’y démontrer, outre la virtuosité, le sens de la nuance et leur respect de l’art musical, même s’il est populaire.)
La poésie avait droit de cité grâce à Alexandre Risso, comédien lecteur de beaux textes comme ceux d’Arthur Rimbaud.
Les Musicades Romanesques
C’était la première présentation en ces lieux, du festival organisé par l’association “Les Musicades Romanesques”, et ceci, après trois ans d’une interruption due aux événements climatiques et sanitaires.
Selon Roger Macia, président de l'association, le public a répondu présent car il connaît le besoin d'un moment de respiration, ce qui est bien l'objectif de la soirée. Sortir de nouveau pour participer à un moment musical d'exception, éclectique entre classique et variétés, comme par exemple le concerto d'Aranjuez (du compositeur espagnol Joaquín Rodrigo), qui est repris par la partition musicale de « Je vais t'aimer » de Michel Sardou.
Un panel d'artistes construit autour des sœurs Siranossian avec, par exemple, le guitariste brillant et sensible qu'est Émmanuel Rossfelder, soliste sur toutes les belles scènes comme les « Folies de Nantes ».
Au départ, cette organisation était une affaire de copains pour accueillir des artistes « magiques, jeunes, pétillants », selon les mots de Roger Macia, des artistes entre lesquels existe une empathie pour une belle soirée et un week-end musical réussi.
La soirée de samedi
Elle était ouverte par Bernard Myet, vice-président de MR et ancien président de la SACEM, après que Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans, ait remercié l'ensemble des personnes ayant œuvré en collaboration avec les services de la ville. Puis, elle rendait un hommage appuyé à la famille Siranossian qui porte haut et loin les couleurs de Romans mais ne l'oublie pas. Alexandre Siranossian, outre sa compétence, a apporté de l'humain à la direction de l'École Nationale de musique et de danse de notre ville. Enfin, le cadre de l'ancien couvent où résidaient les sœurs de la Visitation, des contemplatives, a de quoi inspirer le spectateur et l'inciter à admirer chaque étoile présente sur scène. Roger Myet remerciait l'ensemble des élus et le mécène Jean-Pierre Gagneux, directeur de 6e Sens Promotion, puis il soulignait à quel point l'identité arménienne est maintenant soudée à celle de Romans.
Le spectacle
Il débutait et s'entrecoupait des évocations poétiques impeccables d'Alexandre Risso pour laisser place à des exécutions magistrales de Nathanaël Gouin au piano, qui bénéficiait d'une acoustique remarquable et puissante. Celle-ci permettait également aux instruments plus légers, tels que le violoncelle d'Astrig Siranossian, le violon de Chouchane, sa sœur et la guitare d’Emmanuel Rossfelder, d'exprimer leur excellence.
Un concert de grande qualité.
Et les étoiles allaient être en folie le lendemain, dimanche.
Claude Ferrieux