Une semaine banalisée au lycée horticole de Romans
Inauguration de l’expo vendredi dernier
Ce fut une semaine très particulière pour les étudiants de BTS aménagements paysagers 2e année, du lycée Terre d'horizon, entièrement consacrée à la réalisation d’un projet pédagogique de création artistique à partir de matériaux nobles. « Cela correspond bien au futur métier des élèves qui consiste à imaginer le jardin », nous dit le proviseur M. Chalumeau qui se félicite d’avoir obtenu un financement du Conseil Régional lequel a permis de faire venir un artiste formateur Erik Barray. « Cela nous donne des réalisations sympa qui mettent en valeur certaines zones de l’établissement. »
Qu’est-ce que le LandArt ?
Telle est la question qui fut posée tout au début de la semaine et à laquelle a répondu Mme Élise Roybin professeur d’Éducation Socio-Culturelle, qui a travaillé en collaboration avec sa collègue Mireille Roquigny. « Il s’agit d’un courant artistique visant à souligner la beauté présente dans la nature. Il convient d’essayer de la donner à voir à partir de matières naturelles, d’attirer le regard par exemple vers un nid, symbole de la planète. Il faut aussi sensibiliser à la fragilité de notre monde par des créations éphémères qui ne seront figées que par la photographie. »
L’exposé initial fut suivi de recherches créatives aboutissant à des propositions collectives pour les objets et les cartels d’illustration. La fin de la semaine fut consacrée à la mise en œuvre avec l’apport de l’atelier lyonnais de vanniers urbains.
Erik Barray et Elise Roybin
Erik Barray
Son atelier de LandArt participe à la Fête des Lumières de Lyon et aussi à des animations lumineuses de parcs et jardins. « Je viens tous les ans au lycée Terre d’horizon et j’ai plaisir à ouvrir des portes avec les élèves, nous déclare-t-il. Le travail de l’osier nous amène à reproduire des techniques ancestrales comme par exemple il y en eut dans les jardins de Versailles au Grand Siècle. Et il faut en faire quelque chose de contemporain qui colle au plus près de la conception voulue par les élèves. Cela a valeur d’éveil et engendre leur satisfaction en lien avec la nature et l’horticulture. »
Les réactions des élèves
Ils ont trouvé cette activité bien sympa et soulignent la gentillesse des intervenants. Leur projet initial a dû être adapté aux difficultés techniques. Il leur a fallu de la précision et de la patience pour travailler des plantes comme osier, bambou, forsythia. Et les difficultés à surmonter sont comme une leçon de vie et une expérience positive.
En conclusion, on constate qu’il s’agit d’une démarche entièrement écologique. Les organisateurs ont noté une grande spontanéité et beaucoup de motivation chez les jeunes qui ont aussi préparé les échéances scolaires en s’exerçant à présenter en public leurs réalisations.
Claude Ferrieux
Une expo dans un cadre naturel
Elèves et encadrants devant l'arbre de la vie
Il faut remarquer que chaque groupe d’élèves a présenté son propre concept. Ici, l’arbre de la vie avec son ADN. La vie sort du sol et suit le thème de l’élévation vers le soleil.
Les forces de vie discrètes et essentielles : la toile, tissée par l’araignée qui se cache après l’ouvrage ; les lianes qui portent la sève et participent au flux de vie ; la ruche avec ses ouvrières qui travaillent en toute discrétion.
Inspiration nature. Le nid, suspendu, se reflète dans l’eau, sa taille, exagérée le met en valeur.
La passerelle sert de symbole à un itinéraire de vie. C’est un obstacle à surmonter qui peut représenter pour l’animal ou l’humain le passage vers la mort.
La queue de la baleine, en forme de nasse, sort de l’eau et se reflète. C’était un projet difficile, mais réussi. La mise à l’eau du 1m20 immergé n’était pas sans risques. Les auteurs voient leur réalisation casser la linéarité du lac mais ils la considèrent aussi avec humour.
« Chute ascensionnelle », sur le thème de l’élévation. L'oxymore correspond à une création originale : la goutte d’eau qui a chuté, rebondit sur la surface et remonte… très haut.
Les racines puisent dans le lac ; associées au nid qui symbolise le début de la vie, les lianes s’agrippent autour de l’arbre.
Le groupe au complet